Le tourisme 2.0, une chance pour les communes rurales

Airbnb a bouleversé la carte du tourisme français. En dix ans, quatre communes sur cinq accueillent désormais au moins un hébergement sur la plateforme. Ce que l’on pourrait lire comme une menace pour le logement peut aussi devenir une opportunité pour les territoires ruraux. Certes, dans les métropoles, certains quartiers dépassent 15 000 nuitées pour 1 000 habitants et la spéculation immobilière qui incite à la location de courte durée a des effets très négatifs. Ce n’est pas le cas pour des petites communes. 

Dans des villages où l’hôtel a disparu depuis longtemps, où les commerces peinent à survivre, la location entre particuliers a rouvert une fenêtre. Elle permet à des habitants de compléter leurs revenus, à des visiteurs de séjourner là où il n’y avait plus d’offre, et à des bourgs oubliés de retrouver une économie de passage, donc de vie – taxe de séjour, activité commerciale.

Plutôt que de freiner, encourageons ces territoires à s’organiser. Invitons les propriétaires de résidences secondaires à les louer quelques semaines par an : c’est un moyen simple de maintenir un patrimoine, de soutenir les commerces, d’alléger les charges communales.

Pensons un tourisme des quatre saisons : pas seulement juillet-août, mais aussi l’automne des forêts, l’hiver des marchés et des randonnées, le printemps des jardins et des festivals.

Ces territoires ne doivent pas survivre deux mois par an, mais vivre toute l’année.

Autour de cette hospitalité nouvelle, on peut imaginer des services complémentaires et thématiques : repas partagés, circuits culturels, ateliers créatifs, activités sportives… Le numérique n’est qu’un outil ; la véritable ressource, c’est la qualité de l’accueil, la beauté des lieux et la fierté d’en être. 

Le tourisme 2.0 ne condamne pas le local : il peut le réinventer. Encore faut-il que nous en fassions une politique du lien, pas seulement de la consommation, un projet de société fondé sur le temps de la rencontre. 

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