Soulages, de Paris à Rodez

soulages_qrt.1265536130.jpg Grand succès de l’exposition Soulages qui se déroule, à Paris, au Centre Georges Pompidou, jusqu’au 8 mars prochain. Les visiteurs se pressent pour découvrir l’œuvre au noir de l’alchimiste monochrome.
Et je me souviens d’un débat que Marc Censi, alors maire de Rodez, m’avait demandé d’animer en juin 2006, pour réfléchir avec les élus locaux de son agglomération sur l’opportunité de créer ou non le musée Soulages destiné à abriter la donation que Soulages venait de faire à sa ville natale (250 œuvres d’une valeur totale de 16 millions d’euros).
Fallait-il investir dans la construction d’un musée alors que la population du chef-lieu de l’Aveyron exprimait d’autres priorités ? Marc Censi avait invité son collègue Philippe Bonnecarrère, maire d’Albi venu parler du musée Toulouse Lautrec, 160 000 visiteurs par an, et de ses retombées pour l’économie locale. Philippe Bonnecarrère avait conseillé amicalement aux élus du Grand Rodez de réaliser le musée Soulages : «Quand on investit sur le patrimoine local de dimension internationale, on ne peut pas se tromper». Consultant en développement culturel, Serge Renimel, avait montré la spécificité du tourisme culturel : «pour 1,50 € investi, ce sont 100 € de retombées économiques. Un touriste culturel séjournant dans une ville dépense dix fois plus qu’un touriste de passage et revient, d’où la nécessité de développer aussi des infrastructures d’accueil de qualité. La renommée du musée séduira des amateurs d’art mais aussi des touristes attirés à Rodez par la notoriété du musée mais qui ne le visiteront pas forcément», comme on a pu le vérifier à Bilbao.
Le débat fut vif. Des élus s’alarmaient du déficit de fonctionnement à craindre pour le musée Soulages, les deux musées existants actuellement à Rodez souffrant d’un déficit structurel de plus d’un million d’euros. Quelques semaines plus tard, les élus de Rodez votaient la construction du musée Pierre Soulages par 36 voix pour, 4 abstentions et 3 voix contre.
La majorité politique qui a succédé à Marc Censi a poursuivi le projet. La fin des travaux est prévue en 2012. Rodez rentrera alors dans le club très fermé des villes culturelles d’envergure internationale.

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