Avant de s’envoler vers la Chine avec Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo a réuni la presse parce que, mardi prochain 4 mai, le Grenelle de l’environnement entre dans sa dernière phase législative avec la discussion du Grenelle 2 à l’Assemblée nationale. Le ministre d’Etat a donc tenu à présenter l’ensemble du dispositif avec ses secrétaires d’Etat, Benoît Apparu, Dominique Bussereau, Chantal Jouanno et Valérie Létard. L’organisation de la machine Borloo constitue déjà un fait majeur. Le ministre d’Etat a réussi à faire du ministère de l’Equipement autrefois dominé par les ingénieurs bétonneurs et asphalteurs, un outil moderne de gouvernance environnementale qui, à partir des 272 engagements du Grenelle de l’environnement a accouché moins de trois ans de 5 lois (Grenelle 1, OGM, NRE, régulation des activités ferroviaires et Grenelle 2) et de plus de 2000 décrets, circulaires et arrêtés. Je suis toujours surpris de l’image de dilettante que traîne Jean-Louis Borloo dans certains médias alors que, s’il y un ministère où on travaille, où on produit de la norme dans la recherche du consensus, c’est bien ici avec un ministre qui est un vrai patron et un bosseur qui sait impulser des projets complexes et entraîner ses collaborateurs.
A propos du Grenelle, le ministre d’Etat parle de « véritable monument législatif ». Pour Jean-Louis Borloo, « la France est déjà en situation de rupture sur les cinq ou six secteurs qui forment le cœur de la croissance verte. » A écouter ses secrétaires d’Etat, c’est vrai que les chiffres sont impressionnants. L’énergie photovoltaïque a bondi de 600 % en deux ans, mais il faut maintenant organiser des filières industrielles. Les énergies renouvelables représentaient 60 000 emplois en 2006, ils sont 260 000 aujourd’hui. 365 km de nouvelles lignes de transports collectifs ont été financés et 600 km de lignes LGV sont lancés. 100 000 éco-prêts pour le bâtiment ont déjà été attribués. La liste est longue et concrète…
Jean-Louis Borloo insiste aussi sur le verdissement de l’ensemble de notre droit et sur la gouvernance environnementale. C’est peut-être là le succès le plus important de Borloo : son monument législatif n’est pas un monstre technocratique. Si les procédures sont verdies, souvent elles sont aussi simplifiées. Ainsi la mise en œuvre d’un urbanisme de projet va alléger considérablement les procédures. De même, le nombre d’enquêtes publiques passe de 180 à 2. Pour autant on ne baisse pas la garde face aux risques. Les nouvelles formes de gouvernance fondées sur la transparence vont devenir dominantes. Si monument il y a, c’est bien d’un monument d’art moderne dans la gouvernance publique qu’il s’agit, du premier travail collaboratif des « Comop » du Grenelle jusqu’aux travaux parlementaires qui commencent la semaine prochaine.