Transports publics : la gratuité à tout prix

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Deux informations qui font sens. La première, c’est un communiqué de la communauté d’agglomération d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) qui fait le bilan d’un an de gratuité des transports publics. Depuis le 15 mai 2009, date du passage à la gratuité, la fréquentation a augmenté de 71%. Alain Belviso, président de cette communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile, explique que la hausse touche l’ensemble des lignes, les 11 lignes régulières, les transports à la demande et même « les publics captifs que sont les scolaires » où le trafic a progressé de 20%. Face à ce succès, notamment auprès des jeunes, 18 véhicules supplémentaires ont été achetés. La gratuité représente une dépense publique de 1,1 million d’euros (700.000 euros de perte de recettes et 400.000 euros de coûts supplémentaires) essentiellement  financée par le relèvement du versement transport des entreprises, qui devrait rapporter 4 millions d’euros en 2010.  D’autres villes pratiquent déjà la gratuité, comme Châteauroux, Gap, Castres ou Compiègne. Alain Belviso explique dans L’Humanité que son agglo « vise au respect d’un  véritable droit au transport ». Se déplacer est un « enjeu en termes de développement durable et d’aménagement du territoire ». Un enjeu de taille puisqu’on recense chaque jour 330 000 déplacements dont 70 % en voiture au sein de l’agglomération.

La deuxième information provient du Parisien qui révèle qu’à Paris, des jeunes se rassemblent au sein de « mutuelles » pour défendre la gratuité des transports en commun. Ces fraudeurs aux transports collectifs ont tout simplement inventé des mutuelles pour rembourser leurs amendes. Chaque adhérent verse une cotisation pouvant varier de 5€ à 7€ par mois pour alimenter une cagnotte afin de payer les contraventions. Ce type de mutuelles – discrètes car interdites – se multiplieraient par bouche à oreille entre amis, habitants d’un même quartier ou étudiants d’une même université. Il y en aurait déjà une dizaine selon le Parisien. Après les apéros géants de face-book, voici donc une nouvelle forme de sociabilité…

La RATP  (Régie autonome des transports parisiens) estime le nombre des fraudeurs à 5% de ses passagers, soit un manque à gagner de 80 millions d’euros chaque année.

Le RATP (Réseau pour l’Abolition des Transports Payants), actif depuis 2001, note que les revenus de la billetterie couvrent 30% du budget de la Régie Autonome des Transports Parisiens. Les militants de la gratuité estiment que cette recette suffit à peine à rembourser le coût des contrôles. Actuellement, 963 inspecteurs contrôleurs sont employés l’opérateur des transports parisiens.

Illustration : 5 décembre 1980, le maire de Paris Jacques Chirac saute un portillon du métro parisien lors de l’inauguration d’une exposition d’art moderne à la station Auber.

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