Roms : l’Europe des pauvres

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La France et l’Italie ne s’honorent pas des déclarations en forme de jugements expéditifs que nous avons entendues cet été à propos des Roms originaires de Roumanie et de Bulgarie. Ajoutez à cela en France, l’amalgame fait entre gens du voyage, citoyens français, et Roms, citoyens roumains et bulgares qui ne laissent d’inquiéter. Répondant aux questions de La Lettre du Secteur Public, cette semaine, le sénateur UMP de Haute-Savoie, Pierre Hérisson, président de la Commission nationale consultative des gens du voyage, explique très bien comment se produit l’amalgame : « Il y a eu exploitation d’un amalgame complet, fondé sur le mode d’hébergement. Les Roms qui arrivent en France, et qui sont sédentaires dans leurs pays, essaient de s’assimiler aux gens du voyage au motif que la solution d’habitation la plus accessible pour eux est l’achat d’une vieille caravane dans le cadre d’un regroupement sur un terrain, le plus souvent en occupation illégale avec un laisser-faire qui aboutit à des situations insupportables et à des conflits avec la population locale. »

Tous les responsables publics, Etat et collectivités territoriales, savent bien que les reconduites de Roms roumains et bulgares dans leur pays d’origine, ne résolvent rien, d’autant que leur liberté de circulation dans l’Union européennes sera encore accrue dans quelques mois, en conformité avec le calendrier d’intégration européenne des pays de l’ex-Europe de l’Est. Les habitants de l’Union européenne, porteurs d’un même passeport européen, doivent s’habituer à vivre avec leurs pauvres. L’Union européenne, ce n’est pas seulement Renault qui construit des voitures à bas prix en Roumanie, ce sont aussi des Roumains à intégrer, quelle que soit leur communauté d’origine.

Quand on regarde le chemin parcouru pour l’intégration des Roms français, au sein de la République, et qu’on observe les politiques volontaristes mises en œuvre par des collectivités territoriales, on constate l’efficacité de ces politiques sociales. Les Roms de Roumanie et de Bulgarie nous parlent d’une Europe des pauvres qui est une réalité que l’Union  et ses pays membres doivent assumer. Quand un enfant mineur mendie dans le métro parisien, où sont les travailleurs sociaux de l’aide sociale à l’enfance ? Comment appliquons nous nos règles de protection de l’enfance en danger ? La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Certes, mais il ne s’agit pas ici d’accueillir de l’extérieur, mais de faire face à des problèmes de pauvreté qui sont à l’intérieur de notre communauté, l’Europe.

(illustration : Montreuil, lors du déplacement d’un camp de Roms)

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