Impressionnant congrès des maires dont le succès se confirme année après année. Autrefois, les maires venaient au congrès deux ou trois fois durant leur mandat. Désormais, ils sont présents chaque année et assidus aux débats qui se succèdent dans le grand auditorium pendant les trois jours. Se pressant en début de congrès pour écouter le Président de la République, ou tout aussi attentifs et participatifs, le dernier jour, pour parler aménagement numérique des territoires, du 23 au 25 novembre, les maires et présidents de communautés ont abordé toutes les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leurs mandats : contraintes sur les finances locales, précarité sociale et nouvelles pauvretés, réorganisation des services publics. Ils ont fait le point avec les ministres et représentants des administrations centrales sur les réformes en cours et notamment la réforme territoriale qui va généraliser l’intercommunalité d’ici 2014.
Représentants de petites communes ou élus des métropoles, maires de l’Hexagone et des outre-mers, quelles que soient leurs opinions politiques, ils ont tous en commun l’intérêt du bien public local dont ils et elles sont comptables devant les électeurs. Les responsables de l’Association des maires de France m’avaient fait l’honneur d’animer les débats en plénière de ce 93ème congrès et j’ai pu mesurer cette alchimie démocratique, quand près de 6.000 participants aux débats, d’opinions contrastées, parviennent à se parler à la tribune et dans la salle, à s’écouter, à confronter leurs idées, à apporter leurs témoignages et à formuler des propositions. Tout cela est possible grâce au respect mutuel que se témoignent ces élus. Les responsables de l’AMF, et leur président Jacques Pélissard en tête, savent bien que l’autorité et la légitimité de l’AMF tiennent à sa représentativité et à la diversité de ses membres, mais aussi à la capacité d’émettre une parole forte et parfois solennelle comme l’a fait le congrès dans sa résolution générale, demandant à l’Etat de garantir aux communes et aux intercommunalités les moyens de leur action, l’AMF s’affirmant comme un partenaire responsable et exigeant afin que l’action publique locale soit toujours en mesure de répondre aux attentes et besoins de nos concitoyens, dans la complémentarité de l’action nationale.
Le dernier jour du congrès, un face-à-face, un peu décalé, invitait le philosophe, André Comte-Sponville, et le politologue, historien des idées, Alain-Gérard Slama, à débattre du thème « le bonheur d’être maire ». Pour le politologue, auteur de La société d’indifférence, « les élus locaux sont les derniers responsables politiques à qui les citoyens font encore confiance, à l’heure du relativisme et de l’à-quoi-bonisme ». Pour le philosophe, André Comte-Sponville, auteur d’un Petit traité des grandes vertus, « ce qui fait le bonheur, ce n’est pas ce qu’on a, ce n’est même pas ce qu’on est, c’est ce qu’on fait ; être maire, c’est le bonheur d’agir ». Un bon résumé de l’action de tous ces élus, fantassins de la démocratie qui trouvent le bonheur dans l’action, même si le bonheur est souvent… rugueux dans la vie quotidienne municipale.
La retranscription intégrale de ce débat est depuis peu en ligne (pdf en téléchargement) sur le site de l’AMF : http://www.amf.asso.fr/congres/accueil.asp?DOC_N_ID=10155&RUBRIQUE=246
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