Ici commence le monde fini. Hier, les Américains avaient installé, ici, la plus importante base logistique européenne de L’OTAN de 1951 à 1967. Aujourd’hui, ici, l’Europe des compagnies aériennes utilise l’ex-base de l’OTAN devenue l’aéroport Marcel Dassault, comme centre de formation pour ses pilotes et de maintenance pour ses avions. Demain, ici, les Chinois travailleront sur une plate-forme de coopération économique appelée Châteauroux Business District qui, selon Jean-François Mayet, sénateur maire UMP de la ville, « va générer dans un premier temps 500 millions d’euros d’investissements chinois et la création de 4 000 emplois directs, dont 80% français »,.
Le magazine L’Usine nouvelle explique qu’au lendemain de la visite du président chinois Hu Jintao en France, les projets se sont concrétisés. Châteauroux devient le symbole de la présence chinoise en France. Une quarantaine d’entreprises chinoises sont concernées par une première vague de projets.
C’est énorme et les élus régionaux socialistes, au premier desquels Michel Sapin, ancien président de la Région Centre, modèrent l’enthousiasme du maire de Châteauroux. Si personne ne peut prédire avec certitude le nombre d’emplois créés, il est certain en revanche, que les Chinois, comme les Américains hier, ont bien compris la position stratégique de Châteauroux et vont utiliser la plateforme aéroportuaire pour en faire une base avancée pour leurs exportations, un hub logistique en Europe, mais aussi y créer des ateliers d’assemblage sur des produits à haute valeur ajoutée. Après les GI’S et le rêve américain des sixties, la capitale du Berry devient la porte de l’Orient. Mieux que la gare de Perpignan dont Salvador Dali avait fait le centre du monde, l’aéroport de Châteauroux symbolise le nouvel équilibre planétaire.