La ministre des Sports, Chantal Jouanno, n’oublie pas tout ce qu’elle a appris au ministère de l’Écologie, quand elle était secrétaire d’État auprès de Jean-Louis Borloo et mettait en œuvre le Grenelle de l’environnement. Hier, à Paris, elle installait l’Assemblée du sport. Cette assemblée est composée de cinq collèges qui représentent l’État, les collectivités territoriales, les entreprises, le mouvement sportif, et une partie de la société civile. Cela ressemble furieusement aux collèges du Grenelle de l’environnement avec sa gouvernance à cinq réunissant l’ensemble des parties prenantes.
La ministre a-t-elle importé la méthode du Grenelle pour la gouvernance des politiques sportives ? J’ai posé la question à Chantal Jouanno. Réponse : « Très clairement, oui, j’importe la méthode de la démocratie participative parce que, comme l’écologie, le sport est une question de société. On n’est pas dans un domaine purement régalien. Sur ces enjeux de société, il faut arriver à se mettre d’accord par delà les clivages. Je ne crois qu’à la co-construction pour régler les enjeux de société, des enjeux face auxquels nous avons l’humilité de n’avoir aucune certitude quant aux réponses à apporter. » Ceux qui ont goûté à la méthode Grenelle ne peuvent plus s’en passer. Chantal Jouanno explique : « Personne ne domine l’autre, personne ne peut imposer ses idées à l’autre, personne ne peut refuser le consensus. » Jusqu’au mois de juin, l’Assemblée du sport va travailler sur des propositions et à partir de septembre, il faudra passer aux actions et à la mise en place d’outils d’évaluation.
Les associations d’élus locaux sont très présentes dans le nouveau dispositif. Denis Merville, maire de Sainneville (Seine-Maritime) vice-président de l’AMF, et Safia Otokoré, vice-présidente du conseil régional de Bourgogne pour l’ARF, ont dit ce qu’ils attendent de cette Assemblée du sport, la représentante des régions étant plus circonspecte et inquiète de l’évolution des finances régionales à mobiliser pour le sport. Plusieurs élus, habitués des « comop » du Grenelle de l’environnement, étaient également présents pour le lancement de l’Assemblée du sport comme Michel Destot, maire de Grenoble, et Serge Grouard, maire d’Orléans. Un des collèges (sport sain et éthique) est présidé par Valérie Fourneyron, députée-maire de Rouen, mais aussi médecin du sport, spécialiste des problèmes du dopage.