44 % des emplois stratégiques de la France restent concentrés dans le Grand Paris. C’est une étude de l’INSEE Ile de France qui le dit. 60 ans de politique d’aménagement du territoire pour aboutir à ce constat et déplorer les limites du volontarisme en politique. Seul bémol à mettre au crédit du dynamisme des autres régions : entre 1982 et 2007, le nombre de cadres des fonctions métropolitaines a augmenté moins vite à Paris que dans les autres agglomérations (Lyon, Marseille et Toulouse tirent leur épingle du jeu sur les emplois de conception-recherche). Cependant, l’aire urbaine de Paris conserve la première place avec un emploi métropolitain sur deux occupé par un cadre.
Vu de Shanghai ou de Romorantin-Lanthenay, Paris reste la locomotive. C’est un fait et, dans l’économie-monde de 2011, les arguments pour un pôle parisien puissant sont recevables. Reste à organiser une meilleure mise en réseau des territoires français. Car l’aire urbaine de Paris reste une pompe aspirante, elle attire des cadres des fonctions métropolitaines de chacune des 11 grandes aires urbaines de province. Les migrations résidentielles sont à chaque fois à l’avantage de l’aire parisienne. C’est avec Lyon que l’intensité des échanges est la plus forte. Entre 2002 et 2007, 8.000 cadres des fonctions métropolitaines ont déménagé de l’aire urbaine de Lyon vers l’aire de Paris et 5.500 ont fait le chemin inverse.
Au fait, vous voulez peut-être connaître la définition d’un emploi métropolitain ? Pour obtenir l’ensemble des cadres des fonctions métropolitaines, l’INSEE regroupe les cadres (au sens usuel du terme, c’est-à-dire les professions libérales et assimilées, les cadres de la fonction publique, les professions intellectuelles et les cadres d’entreprises) des cinq fonctions métropolitaines (fonctions liées au commerce interentreprises, à la conception-recherche, aux prestations intellectuelles, à la gestion ou à la culture et aux loisirs), auxquels on a ajouté les chefs d’entreprises de dix salariés ou plus dans ces mêmes fonctions. Ces cadres des fonctions métropolitaines occupent des emplois dits « stratégiques. »