SCIC, les belles inconnues de l’économie sociale territoriale

La formule existe depuis dix ans mais les SCIC, sociétés coopératives d’intérêt collectif, restent méconnues. Leur objet est « la production de biens et de services d’intérêt collectif qui présentent un caractère d’utilité sociale ». Il y en a environ 200 en France. Par rapport aux autres formes de coopératives, la particularité de la SCIC est d’être fondée sur un sociétariat hétérogène. Comme me l’a expliqué Alix Margado, délégué Innovation à la Confédération générale des SCOP (Sociétés coopératives et participatives), dans une interview à La Lettre du Secteur Public, « on trouve dans les SCIC cinq catégories de coopérateurs : deux obligatoires, les salariés et les bénéficiaires (usagers, fournisseurs,…), et trois possibles : les collectivités publiques ainsi que « toute personne physique ou morale ayant un intérêt qui contribue par tout autre moyen à l’activité de la coopérative », et même parfois des bénévoles participants à la SCIC. »

40 % des SCIC ont des collectivités territoriales dans leur sociétariat. Ainsi, une commune a créé une SCIC pour prendre le relais d’un abattoir en régie qui était déficitaire et devait être remis aux normes. L’avantage a été d’associer dans une forme coopérative, les producteurs qui ont pu conserver un outil de proximité bien adapté et la collectivité qui a pu développer l’activité. Cinq conseils régionaux sont aussi au capital de SCIC. C’est le cas dans le domaine de l’énergie renouvelable en Poitou-Charentes ou pour développer de l’ingénierie de développement durable en PACA. On peut aussi citer l’initiative de la Région Centre avec sa plate-forme Bio Centre qui vise à fournir les cantines des lycées en produits locaux bio tout en aidant à structurer une filière agricole régionale qui n’existait pas. La SCIC favorise les ressources locales et les circuits courts.

La formule mérite donc d’être connue. Sans être la panacée à tous les problèmes de gestion locale, c’est un instrument intéressant dans la boîte à outils des développeurs locaux. Avec cette formule, on a la possibilité d’associer une pluralité d’acteurs à un projet collectif et de faire vivre une démocratie d’entreprise avec toutes les parties prenantes. Les SCIC peuvent être des SARL (68 %) ou des SA (32 %), elles s’appuient comme les SCOP sur une gouvernance démocratique, 1 associé = 1 voix (même si les statuts peuvent donner un poids supplémentaire à la collectivité en organisant les sociétaires par collèges). Aujourd’hui, la participation des collectivités publique au capital est limitée à 20 %, La Confédération générale des Scop  propose qu’on porte cette participation de 20 % à 30 ou 40 %, afin d’accompagner des « start up sociales », pour faciliter certains démarrages ou expérimentations.

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