PPP : la guerre est déclarée

La première salve est venue de Toulouse. Le président de l’université de sciences Toulouse-3 Bertrand Monthubert, par ailleurs secrétaire national du PS chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, vient de suspendre le projet de PPP pour la construction de nouveaux bâtiments universitaires programmés dans le cadre du Plan Campus national. Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a indiqué qu’elle va suivre cette remise en cause des PPP du Plan Campus en espérant trouver un dispositif moins coûteux qui permette de financer davantage d’opérations. Quand elle était députée PS de l’Isère, Geneviève Fioraso, avait dénoncé « l’opacité » des PPP qui, pour elle, bénéficient généralement, aux « quatre majors » du bâtiment et des travaux publics, « Vinci, Bouygues, Eiffage et Spie ».

Pour le président de Toulouse-3, , « cette suspension est nécessaire car c’est un processus très coûteux et qui engendrerait une dépense de 600.000 euros par an pour la maintenance, en attendant que le gouvernement se prononce sur un autre type de financement moins onéreux ». Les PPP sont fortement critiquées dans la majorité présidentielle. « Je suis quasiment partout contre les PPP », a déclaré durant la campagne, le président de la région Aquitaine, Alain Rousset, parce  qu’ils « tuent » les petites entreprises et les entreprises de taille intermédiaire du bâtiment. Le nouveau ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, avait été virulent contre le PPP du Centre hospitalier sud-francilien. Président de son conseil de surveillance, il demandait « la révision par renégociation ou toutes autres voies, des conditions contractuelles actuelles ».

Ces prises de position doivent être toutefois nuancées. Le conseil général de Seine-Saint-Denis présidé par l’ancien ministre socialiste de la Ville, Claude Bartolone, vient d’engager il y a quelques semaines un ambitieux PPP pour construire et rénover ses collèges. L’élu a fait valoir que le  contrat de partenariat permet une construction rapide, respectueuse des délais tout en assurant une qualité de maintenance dans le long terme, avec une massification de l’investissement qui n’était pas possible pour sa collectivité privée de marges de manœuvre financière. Il s’agit en Seine-Saint-Denis de la construction des six nouveaux collèges et des cinq reconstructions, hors site ou sur site. La formule du contrat de partenariat a aussi été retenue pour la réalisation de huit équipements sportifs autonomes, cinq cuisines centrales, un internat et une piscine, à l’horizon 2014. Au delà des déclarations très politiques, on jugera donc en fonction des actes. On voit mal comment les responsables publics pourront se passer de ce mode de financement qui permet aussi de débudgétiser le financement de projets. Une formule bien utile quand il faut afficher à tout prix une baisse de l’endettement public.

 

 

 

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