9 décembre : la laïcité qui libère, pas celle qui exclut

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Ne laissons pas Marine Le Pen détourner la laïcité pour en faire une arme d’exclusion. À l’occasion du jour anniversaire de la loi du 9 décembre 1905 sur la laïcité, le Parti radical organisait, hier, à l’Assemblée nationale, une convention sur la  laïcité au quotidien. Son président Jean-Louis Borloo a dénoncé  « la fausse protection identitaire malsaine »  et les détournements dont est victime aujourd’hui l’idée même de laïcité. « La laïcité de Marine Le Pen n’est utilisée que comme argument contre l’immigration », constate Jean Michel Quillardet, président de l’Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires.

La laïcité n’est pas un concept négatif. La laïcité n’est pas une opinion, c’est ce qui permet d’en avoir une. Le président des Jeunes Radicaux, Daniel Leca, accuse Marine Le Pen de vouloir faire de la laïcité  « une arme politique de destruction massive ». Pour lui, « le débat oublie la complexité, il faut rappeler que la laïcité n’est pas une contrainte, mais une liberté ». Cette laïcité s’incarne au quotidien dans les politiques locales. Contrairement aux manipulations de la présidente du Front national qui ne vise que l’islam, cette laïcité se construit dans le respect de chacun et dans la concertation. L’adjointe au maire de Bordeaux, Nathalie Delattre, a expliqué comment l’équipe municipale d’Alain Juppé a mis en œuvre des outils d’intégration dont une conférence locale qui encourage le dialogue inter religieux. Cette laïcité du XXIème siècle n’est pas frileuse, c’est un outil de cohésion.  « La méthode qui doit primer c’est la concertation à l’échelon local », rappelle l’ancien ministre Laurent Hénart, maire-adjoint de Nancy, « le rôle des maires est central ».

Mon ami Gérard Masson dont je viens d’éditer le livre « La laïcité française à l’épreuve des faits, appliquer la règle, en comprendre l’esprit », a rappelé que la loi de 1905 a été une loi d’apaisement. Toute sa jurisprudence prouve une grande plasticité et donne de larges marges de manoeuvre aux responsables publics, comme il l’explique dans son livre. Encore faut-il faire vivre la laïcité, ce beau projet politique émancipateur, et ne pas la transformer en anathème xénophobe comme veut le faire l’extrême droite. Cantines scolaires, cimetières, lieux de culte, écoles, la laïcité au quotidien s’incarne dans des actions concrètes et dans des espaces partagés. C’est là que nous avons, tous, la responsabilité de faire prospérer le triptyque républicain, liberté, égalité, fraternité, au plus près des citoyens, dans la recherche du bien commun.

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Un commentaire sur “9 décembre : la laïcité qui libère, pas celle qui exclut

  1. L’auteur Sandrine Desse, dans son roman Charlie profané, livre une réflexion assez iintéressante à ce sujet:
     » Les religions m’indifférent profondément. Il n’existe pour moi que des humains dont le droit essentiel est de vivre en pensant ce qu’ils veulent sans avoir à risquer leur vie pour ça. Et c’est ce que la laïcité avait presque réussi à accomplir. Aidé de la science, l’homme avait tué le merveilleux et la sagesse qui seule peut permettre le véritable vivre ensemble était enfin à portée de main. Et aujourd’hui, ce sursaut de délire mystique remet en cause des siècles de combat silencieux et sans violence. Tous les discours que nous pourrions faire pour inciter l’homme à la raison seraient inutiles. L’être humain a besoin de merveilleux autant que de nourriture. C’est la seule chose que la laïcité n’a pas pu lui fournir. C’est notre seule faiblesse. »

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