La relève face à des défis municipaux inédits

 

JuvisyQui sont les nouveaux maires du millésime 2014 ? En regardant de près le profil des nouveaux élus de moins de 40 ans dans les villes de plus de 10.000 habitants, issus de l’UMP et de l’UDI, le parrallèle s’impose avec les municipales de 1977 qui avaient fait émerger une génération de maires socialistes qui ont incarné les politiques nationale et locale pendant le quart de siècle qui a suivi. Retenez ces noms : Arnaud ROBINET (UMP, Reims), 35 ans, Laurent MARCANGELI (Ajaccio), 33 ans, Christophe BÉCHU (Angers), 39 ans, Xavier BONNEFONT (Angoulême), 34 ans, Gérald DARMANIN (Tourcoing), 31 ans, Sébastien LECORNU (UMP, Vernon), 28 ans, David VALENCE (Saint-Dié-des-Vosges), 32 ans, Boris RAVIGNON (Charleville-Mézières), un inspecteur des finances de 38 ans, Gil AVEROUS (Châteauroux), 40 ans, Jean-Didier BERGER (Clamart), 34 ans, Laurent BROSSE (Conflans-Sainte-Honorine), 28 ans, Jérôme VIAUD (Grasse), 37 ans, François-Xavier PRIOLLAUD (Louviers), 39 ans, Jérôme BALOGE (Niort), 40 ans, Grégoire de LASTEYRIE (Palaiseau), un HEC de 27 ans qui a battu le ministre délégué à la Ville François LAMY. Le plus jeune d’entre eux est assurément Romain REDA (photo ci-dessus), étudiant 22 ans, en dernière année du master affaires publiques à Sciences Po, nouveau maire de Juvisy-sur-Orge (Essonne) élu dès le 1er tour avec 52,57% des voix dans une ville dirigée par la gauche depuis 43 ans. On constatera seulement que dans cette liste des moins de 40 ans de droite et du centre, on ne trouve aucune femme. Ces nouveaux élus auront-ils un destin national ? La fin annoncée pour 2017 du cumul des mandats locaux et parlementaires risque de contrarier les ambitions et de rebattre les cartes.

À gauche, ce scrutin 2014 restera marqué par les dissidences nombreuses dans les équipes sortantes. La discipline guesdiste a vécu. La chute de Michel DELEBARRE du beffroy de Dunkerque (battu par Patrice VERGRIETE, 44 ans)  symbolise ces candidatures multiples comme à Montpellier ou à La Rochelle, mais ces trois grandes villes restent ancrées dans l’orbite socialiste. Ce n’est pas le cas de Grenoble dont le nouveau maire, Eric PIOLLE, 41 ans, sera à la tête d’une majorité Europe-écologie-Les-Verts avec le Parti de gauche. Dans l’ouest, les passages de relais socialistes ont été plus sereins avec l’arrivée à Rennes de Nathalie APPÉRÉ, 39 ans, et à Nantes de Johanna ROLLAND, 35 ans, deux élues déjà maires-adjointes et expérimentées.

Quelle que soit leur étiquette politique, tous ces nouveaux élus devront relever des défis inédits avec, pour la première fois depuis soixante ans, une baisse importante des ressources communales et l’impossibilité d’augmenter les impôts locaux qui ont déjà atteint un seuil critique. Leurs marges de manœuvre sont inexistantes. Le seul levier à leur disposition est l’intercommunalité avec la mutualisation des moyens entre communes mais l’effet en demeure limité. Les nouveaux élus devront faire des choix difficiles sur les services à la population et surtout éviter de sacrifier l’investissement aux dépenses de fonctionnement.

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