Municipales 2014 : le bilan sans appel du CEVIPOF

 

Bilan municipales CEVIPOFLe CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po associé au CNRS) vient de publier une étude passionnante sur les élections municipales françaises de 2014 dans les 1.052 villes de plus de 9.000 habitants, ces territoires urbains qui représentent 50 % du corps électoral (soit 19,8 millions d’électeurs inscrits), là où la compétition électorale est plus influencée par la vie politique nationale que dans les petites  communes.

Conclusion des auteurs, Martial Foucault, professeur des universités, directeur du CEVIPOF, et Florent Gougou, post-doctorant à l’Université d’Oxford, chercheur associé au CEE : “Pour la première fois depuis l’accession de la gauche aux responsabilités nationales en 1981, la gauche ne contrôle plus que 38 % des villes de plus de 9.000 habitants et 34 % des villes de plus de 30.000 habitants. Le paysage politique local subit un bouleversement impressionnant. La tenue des élections régionales de 2015 rend probable une nouvelle saignée bleue dans les 21 régions de métropole actuellement dirigées par la gauche si le vote sanction est toujours à l’œuvre pour ces nouvelles élections intermédiaires“.

Dans les villes de plus de 30.000 habitants, la gauche revient à son plus bas niveau depuis 35 ans À la veille des élections des élections de mars 2014, le PS dirigeait 70 % des mairies de plus de 30.000 habitants détenues par la gauche, et 62 % après les municipales de 2001. Le solde négatif de 162 villes de plus de 9.000 habitants est un record historique, qui dépasse de très loin le reflux de 78 villes enregistré en 1983. Il est également bien au-delà d’un simple mouvement de balancier à la suite de la nette victoire de 2008. “Au fond, l’ampleur du mouvement en faveur de la droite n’a qu’un seul précédent depuis le début de la Cinquième République: la victoire écrasante de la gauche lors des municipales de 1977, celles de l’Union de la gauche“, remarquent les auteurs de l’étude. En 1977, l’Union de la gauche avait gagné dans 506 villes de plus de 9.000 habitants (63 % du panel en 1977).

Autres enseignement des ces municipales, selon Martial Foucault et Florent Gougou :

– L’évolution du rapport de force gauche-droite se mesure non seulement en nombre de basculements de villes mais aussi en nombre de voix pour chacun des grands blocs partisans. Si l’effet de la participation différentielle se concrétise par une baisse des voix de la gauche plus forte qu’une hausse des voix de droite, un autre phénomène ressort : le recul des listes autonomes du centre (Modem, UC et UDI) au profit d’une progression des voix du centre lorsque ses candidats se présentent dans le cadre de l’Union de la droite.

– Les flux au sein de la gauche se sont faits au détriment du PS. Les listes investies par le PS ont été battues par trois dissidences à La Rochelle, Montpellier et Dunkerque. Les socialistes ont aussi cédé Aubervilliers au PCF et Grenoble à EELV. De son côté, le PCF poursuit son déclin inéluctable (Bagnolet, Bobigny et Villejuif).

– Le FN revient à son plus haut niveau historique, mais avec une nouvelle géographie. Alors que ses victoires étaient concentrées dans le sud-est en 1995, le FN a conquis des mairies dans le Pas-de-Calais (Hénin-Beaumont), l’Aisne (Villers-Cotterêts), les Yvelines (Mantes-la-Ville), la Moselle (Hayange), en plus du sud (Bollène, Fréjus, Le Luc, Cogolin et Le Pontet).

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s