Fusion de régions : l’envers du décor

Conseil régional Nord-Pas-de-CalaisPour les services des conseils régionaux des sept futures grandes régions issues de fusion, la conduite du changement des organisations s’apparente surtout à la gestion de l’incertitude. À la différence des services de l’État où l’administration est en ordre de marche avec des préfets et des directeurs préfigurateurs avec des objectifs de rationalisation clairement établis, rien de tel dans les services des conseils régionaux. Les cadres des conseils régionaux doivent se contenter d’une politique des petits pas en attendant que les futurs présidents de région s’installent et fixent avec leurs nouveaux directeurs régionaux leurs objectifs et les organisations qui y répondent.

Cela ne signifie pas que les services régionaux sont restés passifs. Depuis l’annonce des fusions, il y a quinze mois, faute de pouvoir anticiper sur les décisions des futures majorités en matière de politiques publiques et d’organigramme, les responsables administratifs ont d’abord produit des analyses comparées entre les actuelles régions en identifiant les points de convergence et les différences. On observe une grande diversité : ici une organisation en agences puissantes, là des règles de contractualisation souples avec les autres niveaux de collectivités. L’harmonisation prendra inévitablement beaucoup de temps. Les chantiers ouverts actuellement concernent surtout les services supports : moyens généraux, directions des ressources humaines et des finances, services juridiques, directions des systèmes d’information. Les équipes sont au travail pour anticiper le changement et assurer la continuité du service.

À la différence des régions dont le périmètre restera stable, où les présidents devraient être élus le 18 décembre, les élus régionaux de Champagne-Ardenne-Lorraine, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Normandie ne seront installés que le lundi 4 janvier 2016 (article L336 du code électoral). Tout doit être fait pour qu’il y ait le moins de rupture possible, à commencer par la paie du mois de janvier pour les agents qui auront pour employeur la nouvelle collectivité régionale. Toutefois, ces ajustements techniques ne constituent pas la principale crainte des agents des conseils régionaux. Beaucoup redoutent surtout en cas d’alternance politique des remises en cause profondes de certaines politiques régionales. C’est notamment le cas en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie où les stratégies de rupture de la candidate du Front national à la présidence de région créent une réelle angoisse parmi les agents.

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