Après les régionales : synergies politiques ou cohabitations territoriales

ContadictionsLa réforme territoriale impose un travail commun entre les régions, les métropoles et les départements dans les conférences territoriales de l’action publique (CTAP), les schémas régionaux désormais prescriptifs ou pour le développement économique entre métropoles et régions. En l’espace de 20 mois, depuis les élections municipales de mars 2014, toutes les assemblées locales ont été renouvelées et on pouvait espérer une cohérence politique dans le choix des électeurs sur leurs territoires. Les régionales de décembre détruisent les rêves de synergie. La concordance politique entre les assemblées locales, avec des perspectives d’unité et de mutualisation de grandes politiques publiques est pourtant un facteur d’efficacité.

Ainsi, en Centre-Val-de-Loire, l’ensemble des six conseils départementaux élus au printemps 2015, il y a seulement huit mois, sont pilotés par des présidents Les Républicains ou UDI alors que la majorité du conseil régional qui sort des urnes de décembre réunit les élus de gauche PS, Front de gauche et écologistes. Ces conseils départementaux ont développé des projets communs, tels que la centrale d’achats Approlys qui, 18 mois après sa création, compte déjà 560 collectivités membres dans la région. Dans le même temps, la région a développé sa propre centrale d’achats qui, malgré ses frais de structure, demeure embryonnaire. Cela n’est pas anecdotique quand on apprend la centrale d’achats lancée par les départements a déjà permis au moins à 34 millions d’euros d’économies pour un gain minimum de 7 %.

En Bourgogne Franche-Comté, la présidente Marie-Guite Dufay devra composer avec six présidents de département sur huit dans l’opposition. Et même dans la Bretagne de Jean-Yves le Drian, deux départements sur quatre sont dans l’opposition. Heureusement pour lui, le président ministre peut compter sur les deux métropoles bretonnes, Rennes et Brest, pilotées par des élus socialistes. Le nouveau président d’Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquier, n’aura pas cette chance et il y a fort à parier qu’il va ferrailler avec les élus socialistes des métropoles de Lyon et de Grenoble, en jouant le rural contre l’urbain. Aucune région ne fait coïncider sa carte politique entre les récents scrutins locaux, si ce n’est paradoxalement, Provence-Alpes-Côte d’Azur, où les deux métropoles d’Aix-Marseille et Nice, comme cinq conseils départementaux sur six (Les Alpes-de-Haute-Provence, PS, font exception) sont du même bord politique.

On se prend à regretter le projet mort-né des conseillers territoriaux qui avait pour ambition de simplifier le mille-feuilles territorial. Pour éviter le yo-yo électoral à quelques mois de distance, il faudrait au moins regrouper les élections locales pour éviter ces cohabitations territoriales contre-productives. En attendant, tous les élus locaux devront vivre ensemble et travailler au développement de leurs territoires pendant six ans.

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