La France de 2050

 

En 2050, une France de 74 millions d’habitants, soit 7 millions de plus qu’aujourd’hui, mais plus vieille et avec des dynamiques contrastées selon les territoires. L’INSEE a publié récemment une batterie de chiffres sur la démographie de notre pays selon les régions et c’est passionnant car, en matière de prospective, les projections démographiques sont rarement démenties. Ce sont donc des tendances lourdes. On a déjà tout dit de l’urbanisation croissante de la France mais les chiffres de l’INSEE dessinent une autre occupation de l’espace selon les régions où des dynamiques démographiques sont déjà à l’œuvre.

En 2050, le classement des régions selon la population pourrait être modifié : la Bretagne deviendrait plus peuplée que la Normandie, tandis que l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine auraient plus d’habitants que les Hauts-de-France. Les deux premières régions du pays conforteraient leur place : l’Ile-de-France compterait 13,2 millions d’habitants (12,0 millions en 2013) et l’Auvergne-Rhône-Alpes 9,5 millions (7,8 millions en 2013). En Normandie et dans le Grand Est, la population se stabiliserait, puis baisserait à partir de 2040 (l’ancienne région Lorraine perdrait le plus d’habitants). Outre-mer, en Guadeloupe et en Martinique, la population baisserait fortement. La France compterait 12,1 millions de personnes âgées de 75 ans ou plus en 2050, soit 16,4 % de la population, contre 9,0 % en 2013. Cette proportion serait supérieure à 18 % dans la moitié des régions métropolitaines, avec un maximum de 21,5 % en Corse. Les 20–64 ans représenteraient seulement un habitant sur deux en 2050 et on prévoit une relative stabilité du nombre de jeunes de moins de 20 ans.

Dans cette perspective 2050, le grand défi reste l’occupation de ces territoires régionaux. Récemment, le démographe Gérard-François Dumont, directeur de Population et avenir, rappelait que “la richesse de la France, c’est son territoire, le plus vaste de l’Union européenne“. Comment valoriser les richesses de ce territoire ? Sa réponse : “pas avec un aéroport international ou une gare TGV partout, mais en ayant du haut débit partout. C’est la priorité des priorités“. C’est ce que les générations précédentes ont fait avec l’accès à l’électricité ou à l’eau. C’est plus généralement l’enjeu de la politique de cohésion des territoires, ce qu’on appelait jusqu’à présent l’aménagement du territoire. Pour que chacun vive mieux sur les territoires, cette meilleure connaissance des dynamiques démographiques doit permettre aux responsables publiques de mieux préparer cette France de 2050.

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