Malaise. La méthode utilisée par Nicolas Sarkozy pour associer les collectivités à l’effort de rigueur et à la réduction des déficits est pour le moins maladroite. Il les accuse clairement de trop dépenser et surtout de trop recruter.
Souvenez-vous, les choses avaient mal commencé. Invité des journaux de 20h de TF1 et de France 2, le mercredi 23 septembre 2009, à New York, où se déroulait l’Assemblée générale de l’Onu, le président de la République, après avoir évoqué les dossiers chauds de la planète, la crise iranienne puis le défi climatique, faisait une sortie sur ces collectivités « qui ont recruté plus de 34 000 fonctionnaires au cours de la dernière année ». En direct de New-York. Cela semblait surréaliste. Depuis, Nicolas Sarkozy, comme son Premier ministre François Fillon, sont souvent revenus sur le sujet, comparant et opposant l’Etat vertueux qui a supprimé 100 000 postes en trois ans aux collectivités qui continuent à créer des emplois.
Si on regarde les choses de près, 34 000 emplois créés pour plus de 50 000 employeurs territoriaux, c’est peu, compte tenu des missions sans cesse élargies confiées aux collectivités locales. Quels sont les emplois créés ? Quand on lit la dernière étude du CNFPT sur les tendances de l’emploi territorial, on apprend que les priorités d’embauche des collectivités locales concernent des postes d’agents d’accompagnement de l’enfance, d’assistants d’accueil petite enfance et d’animateurs de relais assistantes maternelles.
Qui les élus locaux doivent-ils écouter ? Le président de la République qui appelle au gel des recrutements ou sa secrétaire d’Etat à la Famille, Nadine Morano, qui incite les maires à développer les dispositifs d’accueil pour la petite enfance et leur reproche de ne pas en faire assez ? Les maires écouteront surtout leurs administrés, électeurs-citoyens-contribuables, dont les besoins sociaux ne cessent d’augmenter.