Dimanche dernier, près d’un million de foyers ont été privés d’électricité pour cause de tempête. Le soir même, 500 000 d’entre eux étaient à nouveau raccordés au réseau et mardi soir seulement 22 000 étaient encore sans électricité. Bravo aux équipes d’ERDF, la filiale la plus importante du groupe EDF. ERDF, Filiale gestionnaire du réseau de distribution qui garantit un accès sans discrimination au réseau, quel que soit le producteur d’électricité. ERDF, entreprise concessionnaire car il faut savoir qu’en France, les collectivités locales sont propriétaires des réseaux de distribution d’électricité basse et moyenne tension.
Ces collectivités propriétaires sont réunies dans des syndicats locaux d’électrification (souvent départementaux) aussi puissants que discrets, qui ont permis l’électrification de l’ensemble du territoire hexagonal depuis les années trente. Et les syndicats d’électrification sont eux-mêmes regroupés au sein de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) créée en 1934.
Pendant des décennies, EDF a été le seul patron de l’électricité en France, opérateur et planificateur, la vie des syndicats se résumant aux assemblées générales suivies de banquets… forcément républicains. Depuis la libéralisation de l’énergie, les élus locaux se sont rappelés qu’ils sont propriétaires et ils ont des impatiences vis à vis du concessionnaire. La FNCCR rappelle que « ces intempéries, certes violentes, ne sont pas exceptionnelles. » L’an dernier, c’étaient les tempêtes Klaus (1,7 million de foyers privés de courant) et Quinten (900.000 foyers). La Fédération dénonce le manque d’investissements dans les réseaux de distribution d’électricité. La chute des investissements d’EDF puis ERDF dans les années 2000 est de l’ordre d’un milliard d’euros par an. Hors événements exceptionnels, le temps de coupure moyen a augmenté considérablement : 56 minutes de temps de coupure en 2004, 60 en 2005, 72 en 2006, 66 en 2007, 78 minutes en 2008.
ERDF enfouit les réseaux de distribution existant à hauteur de 1% par an. Les élus locaux demandent la reprise des investissements, chiffrant les besoins à 8 milliards d’euros en 8 ans. Une étude très complète a été faite sur ce sujet l’année dernière. Qu’en pense Henri Proglio, nouveau patron d’EDF ?
La photo : inauguration en novembre 2009 de nouveaux bâtiments du Syndicat départemental d’électrification des Hautes-Pyrénées.
Il est parfois agréable de voir que certains problèmes, dont celui de la fée électricité, sont encore pris au sérieux.
En uisse, où les réseaux sont pratiquement privés à 100 % et où les petits producteurs de courant d’origine hydraulique sont légions, l’affaire est tout autant bien traitée.
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