Observation sociale et évaluation

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«De l’observation sociale à l’évaluation», c’était le thème du congrès de l’UNCCAS, l’union nationale des centres communaux d’action sociale, qui s’est réunie à Dijon il y a quelques jours. Les responsables de l’action sociale communale avaient invité pour en débattre des spécialistes de l’évaluation des politiques publiques et de l’observation sociale. Professeur associé à Sciences Po, Julien Damont, qui vient de publier un livre intitulé « Éliminer la pauvreté » , n’y va pas par quatre chemins : on évalue correctement un politique publique en fonction d’objectifs précis. Il ne faut surtout pas de contenter de vagues objectifs qualitatifs. Oui, il faut se donner des objectifs chiffrés. Et Julien Damon de décrire les trois « E » de l’évaluation : Efficacité, efficience et effets, à intégrer dans les trois temps de l’évaluation : avant l’action (études d’impact), pendant l’action et après.

Y a-t-il une spécificité du secteur social dans l’évaluation ? Stéphane Paul, IGAS, ancien président du Conseil national de l’évaluation sociale et médico-sociale, ne le pense pas. Et les responsables de l’action sociale territoriale doivent s’y habituer. Prenant l’exemple des maisons de retraite, il faisait le parallèle avec les évaluations qui se multiplient dans le secteur du tourisme, évaluation externe du type Guide Michelin ou TripAdvisor, ce site Internet où les usagers notent de façon collaborative les lieux de villégiature. Le secteur public n’échappe pas à ce type d’évaluation et comme le remarque, Hélène Magnier, conseillère référendaire à la Cour des comptes, qui a mené une mission de contrôle sur l’aide alimentaire, le maître-mot de l’évaluation est aujourd’hui la transparence. Cet accès aux données, accessibles aux citoyens, change la donne. Comme le fait remarquer le consultant Didier Hutin, du cabinet DHCM (Développement humain, conseil et management), il faut travailler sur objectif et on peut associer les usagers à la définition des objectifs.

Dans la commune de Neufchateau (7.000 habitants, Vosges) les responsables du CCAS ont entrepris une démarche d’observation globale dans l’accès aux droits  en faisant travailler en parallèle sur ce thème les usagers et les professionnels. Des entretiens directifs et un forum local participatif ont été menés. Cette démarche inclusive qui fait des usagers les acteurs de l’observation est assurément prometteuse. L’évaluation n’est pas vécue ici comme un contrôle-sanction mais comme une démarche continuelle de progrès. Et n’est-ce pas là, un des premiers objectifs de l’évaluation ? Elle doit être outil de pilotage et aide à la décision, comme le remarquaient de concert, Patrick Kanner, président de l’UNCCAS et  François Rebsamen, sénateur maire de Dijon.

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