Au lendemain de la Journée internationale des femmes, qu’est ce qu’on fait ? Lors du colloque organisé, hier, 8 mars, par l’Association des administrateurs territoriaux de France en partenariat avec l’Association des maires de France, à l’occasion de la publication d’un rapport sur l’accès des femmes aux postes de direction générale des grandes collectivités locales , tous les intervenants ont conclu à la nécessité d’objectifs chiffrés et à la mise en place de politiques locales volontaristes. Les quotas sont une nécessité pour progresser. De Muriel Sam Giao, administratrice territoriale, qui a coordonné le rapport des administrateurs territoriaux à Françoise Guégot, député UMP de Seine-Maritime, qui vient de remettre un rapport au président de la République sur l’ensemble des fonctions publiques, tout le monde reconnaît qu’il faut des objectifs chiffrés. Françoise Guégot propose un objectif de 40 % de femmes ou d’hommes. L’ancienne ministre socialiste, Dominique Gillot explique que pour la parité dans le personnel politique, seuls les quotas ont été efficaces. Au passage, la députée Mari-Jo Zimmerman (UMP Moselle), présidente de la Délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, déplore le recul que va constituer le mode d’élection des conseillers territoriaux, au suffrage uninominal. Pour cette raison, elle n’a pas voté la réforme territoriale.
Oui, les femmes restent sous-représentées dans les directions générales des grandes collectivités territoriales : elles représentent moins de 10 % des DGS (directeurs généraux des services) et moins de 25 % des DGA (directeurs généraux adjoints). Le rapport des administrateurs territoriaux montre qu’elles se heurtent non pas à un seul mais à plusieurs plafonds de verre, qui s’enchaînent et se cumulent. Les administrateurs territoriaux font 15 propositions pour améliorer l’accès des femmes à ces postes de direction. Cela passe par la publication d’indicateurs (pourcentage de femmes à des postes de direction, écarts moyens de rémunération entre hommes et femmes par catégorie, etc) dans le bilan social annuel de chaque collectivité, pour susciter la prise de conscience et le débat. Il faut encourager des politiques locales volontaristes, lutter contre les stéréotypes et réorienter la politique de ressources humaines pour imposer pour chaque poste d’avoir des candidats des deux sexes.Le rapport préconise aussi de développer des aménagements et une organisation du temps de travail visant à faciliter la conciliation vie professionnelle/vie personnelle.
Illustration : l’organigramme exclusivement masculin de la direction générale de Nantes Métropole, présidée par Jean-Marc Ayraud, actuellement en ligne sur le site de la communauté urbaine. Mise à jour indiquée au 5 juillet 2010. S’il y a eu des changements nous ne manquerons pas de les signaler. Dans la version détaillée, on peut trouver des femmes mais elles sont toutes en position n-1.