Le nucléaire prospère dans les États centralisés et les énergies alternatives dans les pays décentralisés. C’est l’analyse d’Alain Rousset, président de l’ARF (Association des régions de France) qui l’a écrit dans un courrier au Premier ministre, François Fillon: « L’examen des modèles énergétiques des grands pays industrialisés montre que l’énergie nucléaire est particulièrement développée dans les pays de tradition centralisée avec un État fort qui a longtemps dirigé ou pèse encore fortement sur la politique industrielle (France, Suède, Royaume-Uni, Japon ou encore Chine). A contrario, les énergies renouvelables sont nettement plus développées dans les États fortement décentralisés dont le modèle économique repose sur un tissu de PME dynamiques (Allemagne, Espagne, Italie) ».
Actuellement, seulement 7% de l’énergie produite en France provient d’une source d’origine renouvelable. Pour rattraper ce retard, le Gouvernement s’est engagé, dans le cadre du Grenelle de l’environnement à atteindre 20% en 2020. Le président de l’ARF propose au Gouvernement de s’appuyer sur les régions. Or, début 2011, « un véritable coup d’arrêt vient d’être porté à la filière photovoltaïque, estime Alain Rousset. Le nouveau cadre réglementaire publié le 5 mars est en effet décrié par l’ensemble des acteurs du secteur alors même que beaucoup de projets étaient en cours. » Pour le président de l’ARF, les régions ont un rôle majeur à jouer à l’instar des Länder allemands ou des communautés autonomes espagnoles, avec une approche de bouquet énergétique.
Ainsi, Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes, a annoncé la création d’une SEM régionale »d’ici l’été », doté d’un plan d’investissement permettant d’atteindre 1000 MW en 2020. »Cela va favoriser la fabrication française de panneaux et stabiliser le prix de l’énergie produite, en le rapprochant du prix du marché », selon elle. Les crédits du Plan énergie solaire régional, lancé en 2009 seront »mobilisés pour financer les premiers projets de la SEM », a-t-elle ajouté. Ce plan est doté de 400 millions d’euros sur 2009-2012. Poitou-Charentes complète ainsi son dispositif après la création d’une SPL (société publique locale) qui accueillera à Châtellerault un pôle d’entreprises éco-industrielles de la filière photovoltaïque.