C’est une étude originale menée par l’institut Médiascopie que dirige le sociologue Denis Muzet. 200 mots ont été notés pour leur connotation positive ou négative par rapport à la ville de demain. Premier enseignement : la ville durable est un concept accepté, avec une note de 7,1 sur 10. Denis Muzet qui enseigne dans le master « Communication politique et sociale » du département de science politique de l’université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, connaît parfaitement les ressorts de la communication sociale. Cette étude réalisée à la demande de Bouygues immobilier ne manquera pas d’intéresser tous les décideurs territoriaux. L’Institut Médiascopie a soumis à un échantillon représentatif de 800 Français, résidant dans des villes de plus de 200.000 habitants, 200 mots regroupés dans 12 thématiques en les invitant à les noter de 0 à 10 sur deux échelles, selon qu’ils évoquent quelque chose de positif ou de négatif et qu’ils seront présents dans la ville de demain.
Cette « carte du tendre » des mots de la ville durable est passionnante. Rien d’étonnant que les mots repoussoirs soient béton, grands ensembles, bruit, pollution, risques sanitaires, énergies fossile et nucléaire, autoroutes urbaines. À l’autre bout du mapping, on trouve les mots de la ville rêvée : espaces verts, eau, respect, convivialité, solidarité, referendum local, ville numérique, commerces de proximité. Au cœur des items fortement positifs, figure la mixité, doublement citée, mixité sociale et mixité fonctionnelle. Et tout cela n’est pas un fantasme de bobo, les Français qui ont répondu à l’enquête constituent un échantillon représentatif des citadins français.
Les élus locaux et les aménageurs urbains doivent entendre cette demande de mixité. Cela commence par la mixité sociale bien sûr en repensant des espaces publics qui fabriquent de la cohésion et du lien social. Cela passe aussi par une plus grande mixité des usages de la ville, logement et services, mobilité et commerce. À côté de mixité, figure un autre item positif : referendum local. Comme un désir de démocratie.