La résilience, une idée neuve pour les territoires

Territoires résilientsLe psychiatre Boris Cyrulnik a vulgarisé le concept de “résilience“ qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l’événement traumatique pour ne plus vivre dans la dépression et pour se reconstruire. Le mot a fait florès et on a commencé à parler de résilience des territoires il y a quelques années, quand des villes ou villages devaient se reconstruire après une catastrophe telle qu’un tremblement de terre ou un raz de marée. Voici, maintenant, qu’on parle de territoires résilients comme d’une attitude de gestion territoriale qui peut concerner tous les territoires, une nouvelle façon d’aménager et de planifier plus souple et adaptables aux circonstances et au contexte local. Dans le cadre de la préparation de la COP21, la Conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre, le Commissariat général au développement durable (CGDD) a engagé une réflexion prospective sur le thème de la résilience des villes et des territoires. Pour les experts du CGDD, la résilience des territoires permet de composer avec la complexité, en recourant à des leviers “comme l’apprentissage, l’innovation, le développement de la coopération et de la solidarité entre les acteurs“.

Les perturbations sont permanentes dans un monde où les changements s’accélèrent, souvent par crises et ruptures. Parmi les exemples de résiliences, le CGDD cite Roanne et sa stratégie de filières, la communauté de communes du Mené et sa transition énergétique, Laval et sa recomposition urbaine. L’approche est alors systémique et invite à intégrer toutes les dynamiques en présence. Elle suppose d’observer les changements, d’évaluer leurs effets, d’actualiser les réponses apportées, bref “d’appréhender dans une vision stratégique les perturbations du système territorial et urbain, endogènes ou exogènes, pour les éviter ou en limiter les effets“, selon le CGDD.

Au delà des effets de mode et de la magie des mots, la résilience est assurément une attitude parfaitement adaptée à notre époque où il faut agir différemment sur les fragilités territoriales. La seconde moitié du XXème siècle a été marquée par la culture du risque zéro et par la croyance en la toute puissance de l’action publique. Quand des communes du Var, marquées par des inondations plus fréquentes, repensent leurs règles d’urbanisme pour “faire avec“ ces phénomènes climatiques, elles deviennent résilientes. Pour autant, la résilience n’est pas l’acceptation de la fatalité, c’est une démarche d’adaptation permanente, de plasticité, qui invite à rompre avec le conformisme administratif. Qu’il s’agisse de résilience ou d’autres concepts tels que le design social, une culture inédite de gouvernance est peut-être en train d’émerger, pour peu qu’on veuille bien s’emparer de ces nouveaux outils.

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