Osez l’innovation sociale dans les politiques territoriales

Innovation sociale 2
C’est dans la nuit qu’il est bon de croire à la lumière. Pour sortir du pessimisme, du conformisme ambiant sur la gestion publique locale et des tentations de repli voire d’exclusion,  je vous propose de passer par l’innovation sociale. L’Union nationale des CCAS (centres communaux et intercommunaux d’action sociale) vient d’organiser journée sur le thème “Innovation sociale et action publique locale“ que j’ai animée. C’est passionnant de comprendre comment en période de crise financière et sociale, les acteurs publics locaux ont la capacité d’innover et explore de nouvelles voies de production de leurs politiques sociales. Aujourd’hui quand on parle d’innovation, on pense plus à Apple ou Blabacar qu’à un établissement public local tel qu’un CCAS. Pourtant les innovations ne sont pas seulement technologiques. Innover, c’est injecter quelque chose de nouveau dans une politique ou un service local avec une rupture par rapport aux pratiques précédentes. Ce n’est pas forcément un ajout, un outil classique peut être utilisé de façon innovante.

Le propre de l’innovation sociale, c’est d’être un processus de rupture, ascendant et collectif. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est parfaitement adapté aux collectivités territoriales. Livrons un essai de définition de l’innovation sociale. Outre une réponse nouvelle qui implique une rupture, ce type d’innovation a obligatoirement une finalité sociale en phase avec un projet collectif et il est porté par une pluralité d’acteurs. L’innovation sociale peut commencer par une expérimentation, une phase de test. La réussite d’une innovation sociale repose ensuite sur sa diffusion, son essaimage et son impact qui va conduire à sa généralisation, voire sa reprise par les pouvoirs publics et son institutionnalisation. Sylvain Celle, chercheur à l’Institut Godin, a identifié des paramètres marqueurs d’innovation sociale : place des bénéficiaires, ancrage territorial, gouvernance, logiques d’accessibilité et de service, rupture avec l’existant et capacité de changement social.

On ne change pas la société par décret, écrivait il y a près de 40 ans le sociologue Michel Crozier mais on peut la modifier à partir des pratiques locales. La présidente de l’UNCCAS, Joëlle Martinaux, maire-adjointe de Nice, a raison d’appeler ses collègues élus locaux à une obligation d’innovation : “réussir avec moins d’argent, travailler en réseau, c’est changer de mentalité“, déclare-t-elle. Les exemples ne manquent pas dans les politiques sociales territoriales qui font de plus en plus appel à des démarches collaboratives avec les habitants eux-mêmes pour en finir avec les logiques de guichet.

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