Il y a un an, les Français votaient aux élections régionales. L’alternance politique se produisait dans 60 % des assemblées régionales. Dans deux régions, la gauche n’avait plus de conseillers régionaux. Au 1er janvier 2016, le nombre de régions passait de 22 à 13 dans l’hexagone à la suite des fusions. Comment les régions ont-elles utilisé cette première année marquée par un renforcement de leurs compétences issues de la loi NOTRe ? Un an déjà et le temps passe vite jusqu’aux prochaines élections régionales prévues en 2021.
Malheureusement, il ne s’est pas passé grand chose. Les sept nouvelles grandes régions issues de fusion se sont essentiellement concentrées sur leur réorganisation, prenant la mesure des éloignements géographiques et de leurs conséquences dans le travail au quotidien des élus et des fonctionnaires. Dans l’unification des services et des politiques publiques, certaines régions ont décidé de ne pas choisir comme l’Occitanie où tous les services sont répartis entre les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon avec des présidences et vice-présidences systématiques et des directeurs généraux adjoints doublonnés. Dans le Grand-Est, en Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Nouvelle Aquitaine, l’effort de rationalisation est réel mais l’accusation de centralisme régional autour de Strasbourg, Lyon, Lille et Bordeaux réapparaît régulièrement dans les débats politiques. Beaucoup de régions ont créé des antennes de proximité pour qu’aucun territoire ne s’estime déclassé. Le bras de fer avec les départements qui se trouvent relégitimés dans les vastes ensembles régionaux se poursuit, notamment à propos de la compétence économique. Au nom de l’attractivité de leur territoire, les conseils départementaux n’abdiquent pas malgré les circulaires ministérielles qui rappellent le resserrement des compétences départementales. Un président de conseil départemental, président de commission sénatoriale, me précisait même que seul les aides directes aux entreprises leur était interdites.
Aujourd’hui, les régions s’attellent à l’achèvement de leurs multiples schémas stratégiques et sont mobilisés sur l’emploi avec des résultats qui se font attendre. Dans ce domaine, rien ne sera possible sans une régionalisation complète de la formation professionnelle mais cette réforme n’a pas eu lieu. Au terme de cette première année, la seule avancée concrète concerne les finances avec l’introduction d’une part d’impôt national, la TVA, dans la fiscalité régionale. Pas de quoi établir un bilan d’étape, ni de dessiner une vision d’avenir pour la régionalisation.