L’intercommunalité en mode start-up

Comment réussir les nouvelles intercommunalités, moins nombreuses et plus puissantes, dont le nombre est passé de plus de 2.060 à 1.266 à l’issue de la réforme territoriale et, dans ce vaste mouvement de concentration, comment trouver une meilleure articulation avec les communes, l’échelon de proximité, que leurs maires, souvent ruraux, ne veulent pas voir sacrifiées sur l’autel de la rationalité administrative ? Réponse : en conciliant l’efficacité d’une structure assez forte pour porter un projet de territoire et, en même temps, assez agile pour respecter les parties prenantes et le souffle de la démocratie communale. Bref, il faut imaginer l’intercommunalité en mode start up, une interco qui impulse et ne caporalise pas ses communes membres.

Les premières semaines de 2017 ont été consacrées à l’élection des exécutifs des établissements de coopération intercommunale (EPCI) avec de nouvelles règles de représentation communale. Au delà du droit, de la nouvelle donne de la loi NOTRe et de ses conséquences réglementaires, les patrons des nouvelles intercommunalités, élus et cadres territoriaux, doivent être très attentifs à la nouvelle culture politico-administrative qu’ils vont construire. Là où les périmètres intercommunaux se sont élargis, c’est un nouveau départ et un moment unique pour créer un cadre de confiance, pour se prémunir contre les dérives technocratiques ou bureaucratiques qui guettent inévitablement toutes les grandes organisations de travail.

Ne perdons pas de vue que la lettre “C“ d’EPCI signifie coopération. Si l’interco est un outil de coopération, cela doit se faire avec tous les “coopérateurs“. Certains proclament la “mutualisation“ comme un mantra mais ils savent bien qu’elle ne peut pas couvrir tous les aspects de l’action publique locale. Dans un mode collaboratif, les directions générales des intercos doivent associer les secrétaires de mairie à la vie de l’EPCI. De même, les conseillers municipaux, et pas seulement les conseillers communautaires, doivent être régulièrement informés des projets de l’interco qui ne doit pas brider leur créativité et leur action bénévole. Bien informés, ces conseillers municipaux constituent des relais essentiels avec les habitants. L’intercommunalité doit être vécue comme facilitatrice pour le territoire, l’échelon de construction du projet de territoire, apte à porter les investissements. Pour cela, il faut que chacun ait les moyens d’adhérer au projet, d’en être partie prenante, de participer en confiance à l’avenir de son bassin de vie et de sa commune.

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