1982-2011, les territoires de la France productive ne sont plus les mêmes

emploi en France 1

C’est une étude passionnante que vient de livrer l’INSEE sur l’évolution des créations d’emploi, sur longue période, de 1982 à 2011 en France. Elle montre qu’en 30 ans, les inégalités territoriales se sont creusées. Certes, malgré les chocs économiques successifs, le nombre total d’emplois a augmenté de plus de 20 % dans l’hexagone, plus rapidement que la population (+ 16 % sur la même période). Mais cette croissance est loin d’être uniforme : Les évolutions sont contrastées au sein des 304 zones d’emploi défnies par l’INSEE. Dans environ un quart d’entre elles, l’emploi a diminué, tandis que dans un autre quart, il a progressé d’au moins 30 %.

Les territoires qui perdent des emplois sont principalement situés au Nord-Est et dans le Massif central, dans les régions où les activités industrielles et agricoles étaient encore très présentes il y a trente ans. À l’inverse, les territoires où le nombre d’emplois progresse fortement sont, pour la plupart, au Sud-Est et à l’Ouest, ainsi qu’en IIle-de-France.

Au sein de la sphère productive, les emplois de production abstraite se substituent à la production concrète. L’étude de l’INSEE montre que les territoires où l’emploi a progressé fortement ont souvent bénéficié d’une croissance simultanée des fonctions liées à l’économie de la connaissance et de celles tournées vers les services à la population. Dans cette évolution des emplois, l’INSEE dstingue l’économie présentielle qui correspond à une demande locale et à des activités nécessitant une proximité forte avec la population, et l’économie productive, ouverte à la concurrence internationale qui sert des besoins au-delà de la zone et présente un ancrage territorial plus ténu. Mais attention : le développement des deux sphères d’activité est lié, un bon niveau d’équipement en services constitue un facteur d’attractivité pour des entreprises de la sphère productive, même si toutes les activités ne sont pas créatrices directement de richesses. La sphère présentielle est tirée par les fonctions administration publique, santé-social et services de proximité. En 2011, ces activités dites présentielles, car liées à la présence de population, représentent 65 % de l’emploi total contre 56 % en 1982. Leurs effectifs ont augmenté de 42 %, tandis que ceux de l’économie productive ont diminué de 6 %.Une nouvelle France a émergé : en 2011, les fonctions de production abstraite ont pris le pas sur les fonctions de production concrète : ces dernières ne représentent plus que 30 % de l’économie productive contre 56 % en 1982.

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