Avoir un statut de métropole, c’est comme jouer en Ligue 1 au football. Question de standing pour les grandes villes de France (mises à part Paris et Aix-Marseille dont les élus entrent à reculons dans la métropolisation). C’est aussi la forme la plus intégrée d’intercommunalité et l’assurance de construire un projet de territoire qui va bien au delà de ses frontières administratives. Treize grandes agglomérations sont devenues métropoles, la plupart depuis le 1er janvier 2015 (la famille va s’agrandir puisque les élus de Nancy négocient avec l’État la transformation de leur communauté urbaine en métropole). Un an plus tard, le CNFPT a eu la bonne idée d’organiser une journée, dont j’ai animé les débats, pour faire le point sur ces transformations. Rapport avec les communes membres, et les régions, partage de compétence et mutualisation. Globalement la dynamique est enclenchée, même si ce n’est pas un long fleuve tranquille. L’enjeu principal est de réussir à construire des entités agiles et pas un étage administratif supplémentaire.
À l’intérieur des nouvelles métropoles, la relation avec les communes est assurément un sujet central. Conférence des maires, concertation permanentes entre DGS : avec sa longue expérience d’intégration intercommunale, l’Eurométropole de Strasbourg parvient à un nouvel équilibre où chaque mairie est une porte d’entrée pour la métropole. Montpellier l’a fait aussi en intégrant même ses agents au sein des mairies pour construire une culture commune. C’est plus compliqué quand les pilotages politiques entre la ville centre et la métropole sont différents comme à Grenoble. Un des axes de travail les plus importants dans la construction métropolitaine est la recherche d’efficience des services publics locaux au bénéfice de la population. Lyon, Bordeaux, Nantes sont dans cette dynamique comme la métropole de Toulouse qui accueille chaque année 15.000 habitants supplémentaires.
C’est devenu un lieu commun d’opposer la France qui gagne, celle des métropoles, à une France en déclin, qui serait celle des villes moyennes et des zones rurales. C’est oublier les problèmes sociaux et la pauvreté dans le monde urbain. La métropole a une responsabilité d’aménagement et de rééquilibrage à l’intérieur de son propre territoire. C’est surtout ignorer que les métropoles ne sont pas des citadelles et qu’elles irriguent les territoires qui leur sont proches. Ainsi, la Métropole Brest Océane expérimente actuellement un contrat de réciprocité urbain-rural avec le Pays du Centre ouest Bretagne. La plupart des métropoles participent à l’animation de pôles métropolitains, ces réseaux de villes qui appartiennent à un même bassin socio-économique. Le développement des métropoles ne se fera pas contre les autres territoires.