Trois pistes pour faire mieux avec moins

Mieux avec moins

Faire mieux avec moins, c’est certainement le changement le plus difficile à accomplir dans le secteur public, beaucoup plus que dans le monde de l’entreprise. Dans le secteur privé, d’abord, il y a la concurrence et des start up dites disruptives, c’est-à-dire qui rompent avec toutes les pratiques installées, peuvent imposer de nouveaux modèles et bouleverser toutes les règles de création de valeur. Ensuite, les entreprises choisissent leurs clients, leur marché cible alors que le secteur public délivre un service pour tous, sans exclusive. L’usager est un client qu’on ne choisit pas. Enfin, les entrepreneurs peuvent prendre des risques, ils doivent même le faire pour imposer de nouveaux modèles, quitte à faire faillite. Rien de tel pour les administrations publiques. En conséquence, la raréfaction de la ressource dans le secteur public est généralement vécue comme une amputation, un affaiblissement. Comment en sortir et innover en dépensant mieux l’argent public, ce bien commun issu du consentement à l’impôt ? En cette rentrée, je vous propose trois pistes.

  1. L’expérimentation. On n’est pas obligé de faire partout la même chose de la même façon. À l’échelon local, quand existent plusieurs équipements ou services identiques, on peut très bien en dédier un à l’expérimentation avec des agents publics qui ont envie d’innover, dans une logique “start up“, en accompagnant l’expérimentation d’indicateurs financiers et sociaux. Imaginons une bibliothèque de quartier, une piscine, une cantine devenir un “fab lab“. Ce mot est à la mode mais, aujourd’hui dans le secteur public, il n’engage pas à grand chose. Osons l’innovation en grandeur réelle. Fonctionnaires et citoyens peuvent y trouver une nouvelle fierté pour le service public et pour leur territoire.
  1. Le recours aux “prosumers“. L’économie collaborative nous a fait découvrir de nouveaux modèles où on peut être “prosumer“, à la fois producteur et consommateur. Au Canada par exemple, des villes mettent des minibus à disposition d’habitants qui feront du transport à la demande pour leurs voisins dans certains quartiers périphériques. Cela coûte assurément moins cher que de prolonger une ligne d’autobus. Espaces verts, petite enfance,… les champs d’application sont innombrables. L’expression “démocratie participative“ est à la mode, il serait temps de passer à l’action participative.
  1. Le courage de couper les branches mortes. Cette troisième piste est moins tendance que les deux précédentes mais elle est indispensable. C’est la seule façon d’agir en responsabilité. Il faut l’expliquer aux citoyens. En 2016, faut-il, dans notre pays décentralisé, le même réseau de sous-préfectures qu’il y a un siècle ? Les départements doivent-ils conserver leurs bibliothèques départementales de prêt ? Il ne s’agit pas de faire moins mais de faire autrement, de faire mieux au service de l’intérêt général.

 

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