La réaction de grands maires et gouverneurs américains comme celle des majors de l’économie US face à la navrante décision de Donald Trump sur l’accord de Paris pour le climat révèle une nouvelle donne dans la conduite des grandes politiques qui affectent le destin de la planète. Alors que le président américain, dans une vision classique, voire archaïque, du pouvoir politique fait un bras d’honneur au reste de la planète, les élus locaux et les acteurs économiques poursuivront la lutte contre le dérèglement climatique. Dans ce domaine, on connaît la formule “le problème est global mais les solutions sont locales“. Le maire de New-York qui a connu de terribles inondations comme le gouverneur de Californie qui lutte contre la sécheresse de son territoire, savent qu’ils n’ont pas d’autres solutions que de conduire des politiques climatiques volontaristes qui contribuent au bien-être de leurs habitants.
De nombreux maires et gouverneurs américains promettent qu’au niveau local l’Amérique continuera d’avancer vers une économie verte. Les gouverneurs démocrates des puissants États de New York, Washington et de Californie, qui représentent un 5ème de la population américaine, ont décrété une « alliance pour le climat ». Ils se déclarent « déterminés à atteindre l’objectif américain de réduction de 26 à 28 % des émissions de gaz à effet de serre » par rapport à 2005, à l’exemple du gouverneur de New York Andrew Cuomo. Une trentaine d’États ont déjà fixé des normes obligeant les compagnies d’électricité à accroître fortement la part d’énergies renouvelables dans la prochaine décennie. À Donald Trump qui déclarait : “J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Paris“, le maire de cette ville a répondu : “En tant que maire de Pittsburgh, je peux vous assurer que nous suivrons les directives de l’accord de Paris pour nos administrés, notre économie et notre avenir ».
La riche Californie a donné l’exemple depuis longtemps en multipliant des politiques environnementales ambitieuses. Les automobiles y sont soumises à des normes d’émissions supérieures au reste du pays et les effets en sont mesurables dans l’air qu’on respire à Los Angeles. Les champions économiques de la Silicon Valley ont bien compris l’opportunité du nouvel horizon de l’économie verte. Les leaders de l’économie du XIXème siècle ne veulent pas se laisser distancés. Le président des USA a certes une formidable force de nuisance mais la société va plus vite que lui, sans lui, dans le monde global et urbain qui se crée sous nos yeux.