(Post du 16 juin 2017). C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron : “la Conférence girondine“, instance de dialogue continu et de négociation entre l’État et les collectivités territoriales. Cette appellation proposée par Gérard Collomb, ardent défenseur des pouvoirs locaux devenu ministre de l’intérieur, augurait d’un nouvel état d’esprit mais elle risque bien de se heurter à la culture jacobine de l’administration centrale et d’habitudes bi-séculaires. Peut-on espérer une rupture dans cette relation asymétrique ? Comment y parvenir ?
La Conférence nationale des territoires (appellation désormais officielle de la Conférence girondine) se réunira pour la première fois en juillet. Autour de la table, les représentants des collectivités territoriales à travers leurs associations dialogueront avec le gouvernement et l’administration. Le ministre de la cohésion des territoires et la DGCL sont à la manœuvre. Il est prévu qu’elle se tienne tous les six mois. La maîtrise des finances locales dans un contexte de baisse continue des ressources constituera le principal thème de négociation, principalement, la diminution des dépenses de fonctionnement avec un objectif d’évolution de la dépense locale (Odedel) qui pourrait devenir contraignant à l’exemple de l’Ondam déjà mis en œuvre pour les dépenses de santé. On y parlera aussi de nouveaux dispositifs pour soutenir l’investissement local.
“Si la Conférence nationale des territoires ne traite que d’économies, on va vite claquer la porte“, a prévenu André Laignel, le 14 juin, à l’issue de la dernière réunion du Comité des Finances locales qu’il préside. Encore une fois, les élus locaux se sont plaints de n’avoir eu communication de documents soumis à l’examen au dernier moment. Il y a urgence à changer de méthode et de définir des objectifs partagés et explicites à évaluer en permanence. Au delà, des grand-messes semestrielles, il faudrait un comité de liaison permanent avec des sherpas pour déminer les dossiers compliqués. C’est la méthode qu’en Allemagne, Wolfgang Schäuble, ministre fédéral des finances, avait mis en œuvre dans des réunions trimestrielles avec les responsables des finances des Länder. Rien à voir avec nos habitudes françaises où le compte-rendu de la concertation est parfois rédigé avant même la réunion